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Documentaliste juridique

Les étudiants en droit pensent rarement à exercer le métier de documentaliste. C’est pourtant une profession intéressante pour les passionnés du droit et de l’écrit.

Le métier

Le documentaliste est chargé de collecter, classer et diffuser l’information en rapport avec le secteur d’activité plus ou moins large qui lui est confié.

Missions

Il gère un fonds documentaire papier et numérique et guide les utilisateurs dans leur recherche. Il sélectionne et diffuse l’information par une revue de presse, un intranet, un rapport de veille. Il peut travailler dans un cabinet d’avocats, une étude notariale, un ministère, une direction juridique d’entreprise ou d’administration ou encore dans une banque ou chez un éditeur juridique. La profession peut comporter un aspect financier et comptable lié à la tenue d’un budget.

Interlocuteurs

Le documentaliste juridique a vocation à travailler avec tous les services de l'entreprise qui l'emploient. Dans un cabinet d’avocats, il sera en contact avec les avocats, mais rarement avec les clients du cabinet.

Hiérarchie 

Le documentaliste dépend parfois d’un directeur de la documentation qui est un professionnel du droit ou/et de la documentation. 

Accès à la profession

Celui qui souhaite accéder à cette profession peut être uniquement juriste, ou titulaire d'un diplôme de documentation, l’idéal étant de cumuler les deux cursus. Il existe de très nombreuses formations de documentaliste, proposées par les universités et les écoles (diplômes ou concours). Mais les cabinets d’avocats qui recrutent des juristes jugent généralement qu’un Bac + 5 en droit est également nécessaire.

Rémunération

Le salaire dépend de l’employeur, des diplômes, des responsabilités et de l’expérience.

Marché de l’emploi

Le marché est assez restreint. Ce sont principalement les grosses structures qui proposent des postes de cette nature. Les recruteurs recherchent de plus en plus des juristes de formation. 

Pour aller plus loin 

Association des professionnels de l’information et de la documentation (ADBS), à Paris :
Tel : 01 43 72 25 25
www.adbs.fr

École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (ENSSIB), à Villeurbanne
Tel : 04 72 44 43 43
www.enssib.fr

École des bibliothécaires documentalistes (EBD), à Paris
Tél : 01 53 63 14 15
www.ebd.fr

Outil pour les Documentalistes Juridiques : Lamyline 

3 100 000 documents accessibles et mis à jour en permanence, plus de 70 ouvrages des Éditions Lamy et Liaisons, plus de 20 revues, l’accès à l’ensemble des publications de Liaisons sociales, 10 000 formules personnalisables directement en lignes … le tout avec 85 millions de liens tissés et catégorisés. Tout savoir sur Lamyline

Portrait

Marine Royer-Richeux , documentaliste juridique à Paris

Etudier le droit est un atout
Avoir un penchant pour les arts n’empêche pas d’évoluer dans le monde du droit. Marine Royer a allié les deux dès le départ : double licence en droit et histoire de l’art puis Master 1 en histoire de l’art option droit à l’université Paris I-Panthéon Sorbonne. Mais quelle orientation prendre, elle qui ne se voit pas devenir professeur ? La jeune femme entend parler de l’Ecole des Bibliothécaires et Documentalistes (EBD), un établissement rattaché à l’Institut Catholique de Paris qui forme des spécialistes de l’information et de la documentation.

Elle réussit en juin 2012 le concours permettant d’intégrer une formation de deux ans pour le titre de gestionnaire de l’information. La première année comporte trois stages. Le dernier se déroule au sein de la bibliothèque juridique du Conseil d’Etat. « Ma formation m’a aidé à comprendre le milieu dans lequel j’arrivais, les enjeux des recherches qu’on me demandait ». Pour sa deuxième année d’études à l’EBD, elle choisit l’alternance.

Marine Royer cherche un cabinet d’avocat et trouve une place chez PDGB, une structure parisienne. « J’étais seule, se remémore-t-elle. Je devais remettre à jour la documentation et seconder les avocats dans leurs recherches. Avoir étudié la matière auparavant était un vrai atout quand je devais trouver des arguments contraires sur un point de droit ou présenter l’état du droit sur un sujet précis. »

Lorsque son contrat se termine, elle part monter la bibliothèque d’une école de kinésithérapie. Mais, très vite, elle repère une annonce publiée par un grand cabinet anglo-saxon de droit des affaires, Clifford Chance, qui cherche un(e) documentaliste pour préparer son déménagement. En décembre 2014, elle y entre pour un CDD de six mois...qui sera converti en CDI avant même de prendre fin. « Ils ont apprécié mon bagage juridique – ce qui n’est pas une obligation pour ce métier - et l’autonomie qu’impliquait mon précédent poste. »

Marine Royer exerce désormais dans une équipe de huit personnes, qui oeuvre au quotidien pour les quelque 170 avocats, 37 associés et la trentaine de stagiaires de Clifford Chance dans la capitale. " J'ai commencé par gérer la bibliothèque, plus particulièrement les commandes d’ouvrages et réaliser des revues de presse sur les actualités quotidiennes. J'ai toujours certaines fonctions liées à la documentation mais mon travail évolue aujourd’hui vers la gestion de l’information au sens large et le conseil auprès des avocats concernant les outils à leur disposition. Je suis devenue experte sur un outil interne doté de fonctionnalités proches des options Google (Drive, Calendar, …), qui permet d'accéder à une plateforme de gestion de projet partagée. "


Elle se réjouit de travailler dans un domaine qui évolue très vite : «  de nouvelles notions comme l’Open Law (ouverture des données juridiques) ou le Big Data (grands ensembles de données) sont actuellement au cœur de nos préoccupations. C’est très stimulant sur le plan intellectuel. »