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Commissaire aux comptes

Ce professionnel de l’audit, dont l’activité est strictement encadrée, contrôle la régularité et la sincérité des comptes d’une entreprise.  Il est le garant de l’information financière qu’elle fournit.

Le métier

On compte en France plus de 19 100 commissaires aux comptes, dont la plupart sont également experts-comptables. Ils exercent dans quelque 4000 cabinets, qui emploient 8000 collaborateurs. C’est une profession encore très masculine : les femmes représentent moins de 22% des effectifs. 
Le commissaire aux comptes exerce une profession libérale réglementée. Il est désigné pour six exercices consécutifs par ses clients. Il est exigé par la loi pour auditer toutes les sociétés anonymes et les entreprises qui dépassent certains seuils de chiffres d’affaires et d’effectifs. 

Depuis 2017, les commissaires aux comptes sont mobilisés contre le Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises (PACTE) et le projet de loi qui en découle. Dans un souci de simplification et d’harmonisation européenne, ce texte envisage de supprimer  l'obligation pour certaines petites entreprises (moins de 50 salariés et réalisant moins de 8 millions d’euros de chiffre d’affaires) de faire certifier leurs comptes. Les commissaires aux comptes redoutent « l'abandon d’une mission d’intérêt général » et des pertes d’emplois massives. La ministre de la Justice Nicole Belloubet a lancé au printemps 2018 une mission sur l'avenir de la profession visant notamment à « identifier les mesures d’accompagnement rendues nécessaires par la réforme ».

Missions

Le commissariat aux comptes, ou « contrôle légal des comptes » selon la terminologie des directives européennes, assure la régularité des comptes d’une société. Il certifie les écritures comptables et garantit leur sincérité afin de donner une image fidèle du patrimoine et de la situation financière de l’entreprise. Sa mission principale comprend l’audit des comptes annuels d’une entreprise conduisant à leur certification. Cet audit demande au commissaire aux comptes de procéder à une vérification approfondie des procédures, des systèmes d’information de l’entreprise et de ses comptes. Il peut exiger toutes les pièces justificatives qu’il juge nécessaires, et effectuer tout contrôle utile. La loi lui demande, par exemple, de faire certaines vérifications de nature juridique, telle l’égalité entre les actionnaires ou les informations relatives à l’identité des personnes qui détiennent le capital. Outre ses compétences techniques, le commissaire aux comptes doit de plus en plus avoir une connaissance sectorielle des sociétés qu’il audite.

Interlocuteurs

Le commissaire aux comptes est en contact avec la direction générale et la direction financière de l’entreprise dont il doit auditer les comptes. Il peut également être amené à interroger tous les tiers en relation avec l’entreprise (banques, avocats, clients, fournisseurs).

Rémunération

Un commissaire aux comptes perçoit des revenus plutôt élevés : de 30 000 euros annuels pour un débutant à 60 000 euros pour un confirmé, et plus encore, selon les résultats du cabinet, pour un associé. 

Possibilités d’évolutions

Le commissaire aux comptes peut exercer en libéral ou en cabinet. Son évolution au cours de sa carrière va de collaborateur à chef de mission, directeur de mission, puis associé.

Accès à la profession

Deux voies d’accès sont possibles : celle du diplôme d’expertise comptable (DEC) et celle du certificat d’aptitude aux fonctions de commissaire aux comptes (CAFCAC). Chacune  implique un stage de trois ans. Le certificat d’aptitude comprend, en plus d’épreuves d’audit, de comptabilité et de gestion, des épreuves de droit. Cette filière est dopée par un vrai cursus de formation et de préparation pour attirer des profils plus diversifiés, notamment des juristes.

Marché de l’emploi

Entre vingt et trente candidats sont reçus au CAFCAC chaque année. Avec de nombreux départs à la retraite, les perspectives de recrutement étaient bonnes mais les craintes liées à la « loi Pacte » poussent à l’attentisme.

Pour aller plus loin 

Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC), à Paris
Tel : 01 44 77 82 82
www.cncc.fr

Portrait 

Bruno POUGET, commissaire aux comptes, associé au sein du groupe Mazars, à Lyon 

"Aider à évaluer les risques"
Bruno Pouget a mené toute sa carrière chez Mazars, un grand groupe d’audit, de conseil et de services comptables, fiscaux et juridiques qui compte plus de 3300 personnes en France. Mais son parcours a connu bien des rebondissements. Tout commence par un stage dans le bureau munichois de Mazars, juste après une année d’échange à Vienne dans le cadre d’un cursus HEC. « Je parlais allemand et j’étais très attiré par l’international. Or le groupe offrait – et offre toujours - aux jeunes diplômés la possibilité de rejoindre son réseau à l’étranger, en plein développement. »  Après sa grande école de commerce, il rejoint le siège de Mazars à Paris, en 2002. 


Le jeune homme se spécialise dans l’audit  et le conseil financier en « transaction services ». De quoi s’agit-il ? « Dans un contexte d’acquisition ou  de cession d’activité, nous réalisons l’ensemble des vérifications qui permettent à un acquéreur ou à un cédant de sécuriser la transaction. » Il exerce ces activités pour de grands groupes, des entreprises de taille moyenne et des fonds d’investissement. Au fil du temps, Bruno Pouget acquiert une expertise particulière sur certains secteurs : l’industrie nucléaire, l’édition de logiciels et l’intégration de systèmes, la logistique et la recherche. « Ces secteurs me passionnent. Mais chacun a sa spécificité, son vocabulaire, ses risques associés. La curiosité est une vertu clé pour s’approprier leurs codes. La ténacité, aussi, pour creuser, aller au bout des recherches. Et l’écoute, pour comprendre. »

Trois ans plus tard, il s’envole pour New-York, où l’activité de Mazars est en plein développement. Bruno Pouget en profite pour obtenir un diplôme américain de Certified Public Accountant (CPA).  Il revient en France en 2008, file dans la région Rhône-Alpes. Aujourd’hui associé membre du comité de direction de Mazars en Auvergne Rhône-Alpes, il contribue au développent et à la transformation de son groupe. 

Un « beau challenge », synonyme de longues journées consacrées et au développement de l’activité et à la diffusion de l’innovation. Mais Bruno Pouget reste avant tout un commissaire aux comptes. « Notre métier est certes très normé, avec des lois qui évoluent en permanence. Mais au-delà du rôle de « censeur », qui valide ou non les comptes de l’entreprise, nous accompagnons les dirigeants pour leur éviter les situations à risques. Nos remarques agacent parfois, mais on finit toujours par nous remercier ! », lance-t-il avec le sourire.