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Éditeur juridique

L’éditeur juridique a des missions très variées, qui vont du management à la rédaction, en passant par la finance et le marketing.

Le métier 

L’éditeur juridique est chargé de présenter l’information juridique aux lecteurs et de la transformer de manière à ce qu’elle devienne, pour eux, un outil efficace de travail. Traditionnellement, il publie des ouvrages. Mais son activité s’étend de plus en plus aux périodiques, lettres d’information, sites Internet et autres contenus numériques. Enfin, beaucoup d’éditeurs ont aujourd’hui des activités de presse, ce qui leur donne le statut de journaliste. 

Missions

L’éditeur juridique doit assurer les mises à jour des publications dont il a la charge, ce qui suppose, au quotidien, une veille juridique intense. Il doit bien connaître les lecteurs et leurs préoccupations. Il détermine quel sera le plan et la ligne éditoriale des ouvrages, dont il confie la rédaction à des auteurs. Vient ensuite la phase de réception et de traitement des manuscrits : relecture et réécriture, jusqu’à l’obtention du « bon à tirer ». L’éditeur fait également le lien physique entre les acteurs de son domaine et les lecteurs, en organisant des manifestations et des colloques. Il vérifie, enfin, qu’une communication suffisante est faite sur les ouvrages.

Interlocuteurs

Auteurs et journalistes, professionnels du droit, prestataires (webmestre, informaticien, imprimeur, maquettiste).

Possibilités d’évolution 

Les possibilités d’évolution en interne sont souvent limitées. En revanche, les contacts constants avec les professionnels du droit favorisent les passerelles avec le monde de l’entreprise. 

Rémunération

Du début à la fin de leur carrière, les éditeurs juridiques gagnent de 1 800 euros à plus de  4000 euros nets par mois, voire 5000 euros nets pour certains. 

Accès à la profession

Il n'existe aucune formation spécifique pour travailler dans l'édition juridique. Le métier s’apprend avec la pratique. Les maisons d’édition recrutent des titulaires d’un troisième cycle et des doctorants. Il est vivement recommandé d’accomplir des stages pour s’introduire dans le milieu. 

Marché de l’emploi

Le numérique continue sa progression et voit son poids augmenter dans les revenus des maisons d’édition en général. Le marché est porté par l’édition professionnelle, notamment juridique. Les perspectives d’embauche, limitées, profitent actuellement des réformes de la justice. 

Portrait

Chloé Mathonnière, responsable d’un département éditorial à Paris Aimer le droit et la gestion de projets Les voies de l’édition juridique ne sont pas toujours des lignes droites !
Le parcours de Chloé Mathonnière, aujourd’hui responsable d’un département éditorial à Paris, ne peut que le confirmer.

Après un double cursus incluant un Master 2 en droit des affaires à l’université Paris II et un mastère en droit des affaires internationales et management à l’ESSEC, la jeune femme passe en 2004 le concours du barreau. Elle exerce pendant cinq ans comme avocate, spécialisée en droit de la concurrence, dans deux cabinets anglo-saxons parisiens. « C’est une très bonne école pour la gestion du stress, le travail dans l’urgence, la méthodologie », pointe-t-elle. Mais elle ressent l’envie d’évoluer. Comment changer d’orientation en s’appuyant sur ses connaissances en droit ? Elle part vivre un an aux Etats-Unis, où son mari vient d’être muté, et peaufine son projet professionnel.
Au retour, elle assure le remplacement temporaire d’une juriste d’entreprise quand elle entend parler d’un poste de secrétaire général de la rédaction (l’équivalent d’un éditeur) pour le « Lamy droit économique », un ouvrage de Wolters Kluwer France (WKF). « C’était un saut dans l’inconnu. Mais ça me faisait envie et je connaissais la matière. »

Elle entre dans la maison d’édition en 2010. « Je devais être en contact avec les auteurs, définir les plans de mises à jour, faire une veille permanente sur les sujets émergents…Et enfin assurer la relecture des épreuves, un exercice de rigueur. Il m’a fallu également apprendre un vocabulaire spécifique : bon à tirer, sortie imprimeur, etc. Etre éditeur est une bonne option pour qui aime le droit et la gestion de projets ». Elle s’implique rapidement sur d’autres produits liés au droit de la concurrence, un concours d’éloquence et une revue de référence, dont elle devient la rédactrice-en-chef. Les échanges avec le service marketing sont nombreux, tout comme les interventions dans les colloques qu’organise son entreprise.

En 2013, elle est propulsée chef d’un service éditorial, et, trois ans plus tard, responsable de l’ensemble du département droit des affaires de WKF, avec plusieurs éditeurs sous sa responsabilité. « Je poursuis mon travail de veille, plus diversifié, et ma réflexion sur la structuration des ouvrages. J’accompagne également les équipes dans le passage au numérique.
Aujourd’hui, chez WKF, nous sommes « online first », c’est-à-dire que nous alimentons d’abord nos sites (tous sur abonnements) puis nous récupérons leur contenu à un moment donné pour produire la version papier. Les mises à jour sont plus fréquentes pour coller aux nouveautés. Auteurs et éditeurs interviennent plus régulièrement. C’est un processus très dynamique. »