Je m'oriente

Fiscaliste

Le fiscaliste exerce un poste clef de l’entreprise. C’est un spécialiste très courtisé. Il peut également exercer en cabinet d’avocat.

Le métier 

Une entreprise ou un groupe de sociétés font appel aux compétences d’un fiscaliste pour éviter les risques de redressements fiscaux dans le cadre de leur activité mais aussi pour trouver des solutions juridiques qui leur permettent de payer moins d’impôts (optimisation fiscale). Le fiscaliste est donc un métier largement ouvert aux autres compétences présentes dans l’entreprise (comptabilité, commerce, droit, finance, etc.).

Missions

Les missions du fiscaliste sont multiples : optimisation et sécurisation des opérations ordinaires et exceptionnelles, suivi des contrôles fiscaux, rédaction et suivi des contentieux fiscaux, réponse aux questions diverses des comptables, veille fiscale…
On trouve également de nombreux fiscalistes dans les cabinets d’avocats. Dans ce cas, ils conseillent leurs clients - entreprises, organismes à but non lucratif, particuliers…. S’ils sont également avocat, ils pourront intervenir également dans les contentieux devant les tribunaux.

Interlocuteurs 

Le fiscaliste est en relation avec de nombreux services de l’entreprise : comptables, financiers et juristes, mais aussi direction générale, des ressources humaines ou commerciale.

Hiérarchie

Dans les grandes structures, la direction fiscale est souvent une direction autonome. Il arrive également qu’elle dépende de la direction financière ou comptable, ou encore de la direction juridique.

Possibilités d’évolution 

Le fiscaliste peut aspirer à devenir directeur d’un service fiscal. S’il exerce en cabinet d’avocat, il visera l’association.

Rémunération

La tendance générale est à la hausse. Dans son étude de rémunération 2018, le cabinet Hays établit les revenus d’un juriste fiscaliste débutant à 33 000 euros et jusqu’à 42000 euros avec trois ans d’expérience. Un salaire qui grimpe jusqu’à 60000 euros avec cinq ans d’expérience ; 80 000 euros avec huit ans d’expérience ; et jusqu’à 130 000 euros au-delà. 

Accès à la profession 

Le marché exige en règle générale un troisième cycle en fiscalité. Si la plupart des fiscalistes le deviennent après des études de droit en université, il existe d’autres profils : anciens inspecteurs des impôts, comptables ou experts comptables, étudiants issus des grandes écoles (HEC, Sciences politiques, etc.). L’anglais est recommandé pour intégrer un groupe international.

Marché de l’emploi 

Cette profession connaît peu la crise. Les réformes fiscales et les changements dans la fiscalité soutiennent les recrutements dans de multiples secteurs : banque, finance, distribution, luxe, etc.. Les fiscalistes ayant cinq à sept ans d’expérience sont très recherchés. Les chasseurs de tête les appellent fréquemment. Les réformes  fiscales en cours en France en 2018 devraient encore leur profiter.

Pour aller plus loin 

Association des fiscalistes d’entreprise : www.afe-fiscalistes.fr

Association des fiscalistes de l'université Paris V : http://www.droit.univ-paris5.fr/master-juriste-fiscaliste

Portrait

Marc-Fabian Jourdain, fiscaliste en cabinet d’avocat à Paris

"Aider les entreprises à appliquer leurs obligations"
Marc-Fabian Jourdain a un profil atypique en cabinet d’avocat : pas de CAPA, pas non plus d’études de droit. Il a, en revanche, un beau parcours d’ingénieur intéressé par l’entreprise, qui passe par l’Ecole des Mines de Nantes, avec option génie des systèmes informatiques, et l’école de management de l’ESC Grenoble, pour un mastère labellisé HEC-Entrepreneurs.
Lorsqu’il termine ce cursus, en 2006, il lui reste une thèse professionnelle à écrire, qu’il dédie aux « stratégies de financement des entreprises en redressement judiciaire ». Il trouve un tuteur dans le cabinet d’audit et de conseil Mazars, qui l’embauche pour son bureau de Lyon.Le jeune homme passe un an dans l’audit financier, ajoute l’audit informatique à sa palette la deuxième année, puis devient chef de projet pour l’archivage fiscal les douze mois suivants. Il rejoint ensuite le siège parisien, où il se consacre au conseil et à l’audit informatique.
Deux ans plus tard, un chasseur de tête le contacte pour rejoindre EY-Société d’avocats. « On me proposait de devenir e-fiscaliste, une fonction émergente au croisement de la fiscalité, de la comptabilité et de l’informatique qui vise à appréhender la fiscalité selon l’axe informatique. C’est une fonction qui demande une grande ouverture d’esprit, car on n’arrive pas d’emblée avec ces trois compétences. Il faut les forger. Mais c’est l’avenir de la profession. »

Il intègre le cabinet comme fiscaliste spécialisé en contrôle fiscal des comptabilités informatisées (CFCI) au sein d’une équipe de 3 personnes, qui s’étoffera. « Nous proposons des solutions informatiques pour aider les entreprises à appliquer leurs obligations dans le domaine du droit comptable et fiscal. Nous mettons au point des revues fiscales automatisées et vérifions la conformité des différents éléments. Nous intervenons également en cas de contrôle ou perquisitions chez nos clients pour recenser les données que l’administration va analyser. Nous pouvons aussi travailler pour des sites Internet, autour des taxes de séjours par exemple, ou des déclarations des ventes sur plateformes numériques. »
Au fil du temps, la mission de Marc-Fabian Jourdain, devenu « senior manager 4 », grade qui, chez EY, précède celui de directeur associé –ou associé -, a évolué : moins de contrôle fiscal, plus de R&D informatique afin de développer de nouveaux outils utilisant parfois l’intelligence artificielle.