Juriste de banque
Les juristes de banques ont un profil assez rare. Ils doivent multiplier les connaissances en droit bancaire, mais également en droit international, fiscalité et droit des affaires.
Le métier
Le rôle du juriste de banque est de préserver les intérêts de la banque et d’assurer sa protection dans les contrats qu’elle passe avec ses clients dans le cadre du devoir d’information, et parfois de conseil, que la banque elle-même a vis-à-vis de ses clients. Il traite également les dossiers litigieux, souvent en coopération avec des avocats externes.Missions
Ses missions dépendent nécessairement de la branche du droit dans laquelle il travaille. Longtemps uniquement en charge du contentieux et des recouvrements de créances, le juriste de banque a aujourd’hui également pour mission de conseiller les autres services internes et intervient en amont de l’ensemble des opérations traitées pour le compte de la banque et de ses clients. Au quotidien, il conseille le personnel de la banque sur diverses questions juridiques et veille au respect des procédures internes et des réglementations diverses, en matière notamment de blanchiment d’argent, de secret et de monopole bancaire.Interlocuteurs
Le juriste de banque est en contact avec l’ensemble des services de la banque, les avocats, les huissiers et les sociétés de recouvrement.Possibilités d’évolution
Les passerelles sont nombreuses en interne car toutes les branches du droit sont représentées au sein de l’entreprise.Rémunération
Dans son étude de rémunération 2018, le cabinet Hays établit le salaire d’un juriste en droit bancaire et/ou recouvrement à 32000 euros annuels en tout début de carrière. Des revenus qui peuvent grimper jusqu’à 38 000 euros annuels avec trois ans d’expérience, 50 000 euros avec cinq ans d’expérience, et au-delà.Accès à la profession
Les banques recrutent principalement des juristes titulaires d’un troisième cycle en droit des affaires, droit bancaire et financier, ou droit et gestion bancaire. Leur choix peut également se porter sur des étudiants qui ont suivi une double formation. Une bonne maîtrise de l’anglais est souvent exigée. Enfin, au niveau Master 1, les étudiants ont la possibilité de passer le concours de la Banque de France ou celui de la Caisse des dépôts et consignations (CDC).Marché de l’emploi
Avec la montée des risques et la complexification des règles nationales et internationales, les juristes de banques ont le vent en poupe.Pour aller plus loin
Le Centre de formation de la profession bancairewww.cfpb.fr
Portrait
Odile REGNIER, Juriste de banque à ParisJe suis en contact régulier avec les institutions européennes Titulaire d’un Diplôme de juriste conseil en entreprise (DJCE), Odile Régnier débute dans une société de bourse. Cette expérience financière de deux ans lui ouvre les portes du Crédit Mutuel, en 1991. Une longue carrière dans cette banque coopérative, organisée en fédérations régionales d’agences placées sous l’égide d’une confédération nationale, commence alors. Pendant plus de dix ans, elle reste généraliste, autour du droit bancaire et du droit des contrats.
Mais en 2002, le Crédit Mutuel cherche un juriste pour s’occuper des affaires européennes au siège de la Confédération. Odile Régnier, qui parle couramment anglais, saisit l’opportunité. « Depuis, en tant que responsable de la veille juridique européenne, 80 % de mon temps est consacré au droit européen de la banque de détail et de la protection des consommateurs, précise-t-elle. J’étudie les avant-projets de textes européens qui peuvent influer sur notre activité. Je suis les travaux du Parlement, de la Commission et du Conseil pour nous préparer aux décisions futures ».
Elle a ainsi suivi les travaux relatifs à la directive « crédit immobilier » et à la directive « comptes de paiement » . « J’ai également des fonctions de représentation et de lobbying. Je fais entendre la voix de ma banque et de sa filiale, le CIC, dans toutes les instances professionnelles : Fédération bancaire française (FBF), Groupement européen des banques coopératives (GEBC), instances telles que le European Banking Industry Committee (EBIC)… Nous proposons des modifications partielles de certains textes afin de nourrir la réflexion des institutions européennes. Dans ce cadre, je rencontre également des représentants de la Commission, des parlementaires. C’est l’aspect un peu politique du poste. » Seule dans sa spécialité au sein de son établissement, Odile Régnier, qui est également responsable du site Intranet d’alerte juridique du Crédit Mutuel, reconnaît être à un poste atypique. Mais, dit celle qui est devenue responsable des affaires publiques européennes en septembre 2017, « au siège du Crédit Mutuel, chaque juriste de banque a un profil et un poste différent !».