Passer le cap de la sélection
Réussir à entrer dans le 3e cycle de ses rêves n’est pas toujours facile. Mais la sélection est très variable d’une formation à l’autre.
Sélectifs, les masters ? Oui et non. Quelques universités et formations phares, surtout lorsqu’elles sont à visée professionnelle, reçoivent 20 fois plus de candidatures que le nombre de places qu’elles proposent. Là, postuler ne s’improvise pas. Frédéric Buy, directeur du très prisé master 2 « droit et fiscalité de l'entreprise » de l’université d’Auvergne, une spécialité porteuse et peu courante en France, a ainsi reçu 350 candidatures en 2013 et auditionné 80 candidats pour n’en retenir que … 25 !
Mais d’autres vivotent et recrutent sans trop regarder. « Aujourd'hui, un étudiant qui postule à trois masters recherche est pris trois fois, pour maintenir les effectifs, s'emporte un responsable de formation. Nous regrettons tous qu'il n'y ait pas plus de compétition à l'entrée. » Prendre cela pour une aubaine serait mal calculer. Car la contrepartie de cette facilité d’accès est un pourcentage d’embauches souvent faible à la sortie.
Bien se préparer
Si vous optez pour un master vedette, voici quelques questions clés pour mettre toutes les chances de votre côté :- Quelles sont les dates limites de candidature ? En général, il s'agit de début juin pour une rentrée en septembre. Mais nombre de formations cotées clôturent au printemps. Et certaines facultés ont une période de tri très courte, d’une semaine au plus.
- Quelles sont les étapes de la sélection ? Que va-t-on vous demander ?
Simple CV et lettre de motivation, accompagnés de votre dossier universitaire (notes) ?
Description des stages ?
Entretien ? Si oui, sur quoi porte-t-il ?
Les épreuves écrites sont assez rares pour les étudiants en droit (sauf pour l’entrée dans les écoles professionnelles). Si elles sont obligatoires, demandez leur contenu : QCM, tests de langues, de connaissances juridiques, notes de synthèse ?
Quelques écoles vous demanderont de passer des examens standards : TAGE-MAGE et GMAT en gestion et management, TOEFL ou IELTS pour vérifier votre niveau d'anglais, etc. De nombreuses préparations (cours, méthodes) sont disponibles pour briller à ce stade.
« Un dossier, cela se construit »
De nombreux responsables ne jurent que par le dossier et la lettre de motivation pour évaluer une candidature. Matières choisies, notes, mentions, sessions de rattrapage ou pas, stages dans le milieu du droit, clarté du but professionnel poursuivi, tout est passé au crible. « Mais les pratiques de sélection sont très variables. Certains responsables de formation décortiquent les lettres de recommandation, d’autres ne les lisent pas », remarque Christine Bertrand, doyen de l’Ecole de droit de l’université d’Auvergne.Difficile, du coup, de savoir ce qui va attirer l’œil. Mieux vaut donc jouer sur tous les tableaux. « Il faut dès la licence décrocher de bons stages et s’entraîner à présenter ses motivations, à l’écrit comme à l’oral. Un dossier, cela se construit », poursuit Christine Bertrand.
Cette approche stratégique –faire des choix cohérents pour se forger un profil - est à mettre en place en amont. Car, petit détail technique, les étudiants en master 1 qui n’ont pas encore leurs PV de notes quand ils postulent en master 2 - un cas malheureusement courant - sont contraints, en attendant, d’envoyer leurs notes de licence 1, 2 et 3 pour constituer leur dossier. La sélection se fait alors sur ces résultats plus anciens. Mieux vaut donc « carburer » dès la deuxième année, selon le mot d’un étudiant !
Plus on est proche…
Si vous visez une formation précise, être déjà « dans les murs » avant le master s'avère souvent payant. Pour les étudiants déjà scolarisés sur place, il n’y aura peut-être pas de sélection entre la dernière année de licence et la première de master. Le passage en M2 peut aussi se faire de manière semi-automatique, à condition d’atteindre une certaine moyenne.Les juristes d’entreprise doivent savoir qu’en général, chaque DJCE met en jeu entre 5 et 10 places en sélection nationale. La vingtaine de places restante est attribuée dans le cadre de la sélection locale. Mais tous les DJCE n’ont pas la même politique.